CORONA Coronal choix ? Après comme avant ?

CORONA Coronal choix ? Après comme avant ?

Lâcheté, lucidité, courage et psychotage sont dans un bateau. Lâcheté, lucidité et courage tombent à l’eau. Qu’est-ce qui reste ?

 

L
a Peste a la cote, pas Les Mains sales. Faut-il encore opposer Sartre et Camus ?

Le Territoire, dont on parcourt les limites, seul, en couple, en famille, en communauté d’habitants, pour le définir et se l’approprier, prend aujourd’hui les couleurs de l’Espace vital.

 

En ce moment où l’on n’a pas le choix, où chacun vit comme il peut avec ce qu’il a, les inégalités sont criantes

Une maison, un jardin, un paysage que l’on caresse du regard ou vingt mètres carrés à cinq, le seul trajet des courses et un autre ensemble de boites empilées devant sa fenêtre, ou rien du tout, un trottoir où plus personne ne passe en laissant tomber quelques centimes, ou le camp, ou la prison, la promiscuité dangereuse et rien à soi, ou la vieillesse solitaire avec la télé qu’il vaut mieux ne pas regarder, la radio qu’il vaut mieux ne pas entendre, où l’on répète qu’il faut se rassurer parce qu’il n’y a que les vieux qui meurent, ou le handicap qui enfermait déjà avant et dont on ne parle même pas.

 

En ce moment sans choix, la prévision d’un choix pourtant s’impose

Le confinement est un carrefour, le carrouèze morvandiau, lieu de tous les dangers où le Malin se manifeste, conjuré par la Croix plantée en son milieu. Au-delà du carrefour, plusieurs directions se proposent. Laquelle est la bonne ? Est-ce que ça se joue aux dés ?

Peut-on s’aider des leçons du passé ? L’avenir n’est pas écrit, du moins, s’il est déterminé, notre liberté en est-elle un paramètre. Alors, non, on n’est pas prisonniers du passé. Mais oui, quand même, le connaître est un outil pour décrypter les images, le sens des mots, le reflet des idées.

Cultiver son lopin. Propriété privée, chacun pour soi ou part de temps de travail libre dont on n’a pas besoin de demander les fruits à la communauté ou au patron ? Concession, coup de canif dans l’idéal totalisant ? Lénine, NEP, 1924 ou Schneider et autres paternalistes avec les maisons ouvrières. Puis fin de la partie, le goulag ou la guerre, Staline et Hitler. Où est l’erreur ?

Cultiver son corps, entretenir sa « forme » pendant le confinement. Leni Riefenstahl magnifiait le corps, l’exercice physique, la beauté du sport. Son art servit la propagande nazie. Où s’est-on trompé de chemin ?

Immobiles, au milieu du carrefour, on voit que le jardin c’est bien, que l’exercice c’est sain, que si tout le monde fait ça, c’est bon pour tout le monde. Mais le « tout le monde », on fait comment ? On voit se lever des étendards. On devine des intentions d’ogres et d’ordre. Biomimétisme, pauvres seiches ! les pouvoirs envoient les nuages d’encre de leurs mots patelins ; pauvres loups ! on nous demande de bien garder les moutons.

La panique paralyse, pas la peur, qui est nécessaire au combattant, le rend lucide et révèle son courage. Puisque le langage guerrier est de mise, paraît-il. Mais quelle sorte de guerrier veut-on que nous soyons ? Crazy Horse n’était pas de la chair à canon.