Le désert croît… c’est chaud

Le désert croît… c’est chaud

« Le désert croît : malheur à celui qui recèle des déserts !
La pierre crisse contre la pierre, le désert vous enserre et vous étouffe.
La monstrueuse mort jette un regard ardent et ténébreux
Et mastique — sa vie entière est sa mastication…
Ne l’oublie pas, homme, tanné, consumé de volupté :
C’est toi qui es la pierre, le désert, c’est toi qui es la mort… »

Friedrich Wilhelm Nietzsche

Désert, dunes

D
ébut septembre aura lieu à New Delhi la Conférence des parties de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Si l’on parle beaucoup du réchauffement climatique et de la perte de la biodiversité, l’ampleur du processus de désertification, à l’échelle planétaire, est moins évoquée. Pourtant deux milliards d’hectares de terres sont aujourd’hui dégradés dans le monde et le processus s’accélère en Afrique, en Asie, en Amérique latine, voire dans l’Europe du Sud. La dégradation des sols est un phénomène planétaire qui touche aujourd’hui 3 milliards de personnes en entrainant des tensions sur l’accès à l’eau et aux terres, ainsi que la sécurité alimentaire.

Pour la Convention des Nations Unies, il est urgent de changer de modèle de production et de consommation, via une nouvelle approche agricole, les énergies renouvelables, la lutte contre le gaspillage (un quart des récoltes est perdu dans les pays du Sud), ou encore la restauration de la qualité des terres.

Quelques chiffres

  • Plus de 75 % de la surface terrestre est dégradée et plus de 90 % pourrait l’être d’ici 2050.
  • Le coût économique de la détérioration des sols pour l’UE se chiffrerait en dizaines de milliards d’euros par an.
  • La perte de rendement des cultures due à la dégradation des terres et aux changements climatiques devrait atteindre environ 10 % au niveau mondial d’ici 2050.
  • Selon les estimations, d’ici 2050, jusqu’à 700 millions de personnes seront déplacées en raison de problèmes liés à la raréfaction des terres.
  • Le coût de la dégradation des sols pour l’Union européenne (UE) est estimé autour de 10 milliards d’euros par an.

 

Désert