Quelles voies pour l’écologie politique ?

Quelles voies pour l’écologie politique ?

Les écologistes ont réussi un pari avec le score de 13,5 % de voix gagnées à l’élection européenne. Un pari tenu, certes, mais un score insuffisant pour changer la donne électorale, insuffisant au regard des enjeux colossaux qui nous imposent de tout changer, insuffisant également pour peser dans le bras de fer avec le système productiviste néo-libéral qui continue sa course folle vers le désastre, comme si de rien n’était.

A
lors, que faire de ce score, de cette position première dans le tableau global d’une gauche défaite et d’une bipolarisation politique nationale se résumant pour l’heure à un affrontement RN / LREM ?

Yannick Jadot et ses proches semblent vouloir rassembler les écologistes, stricto sensu à la date d’aujourd’hui et avec cet aréopage, créer une dynamique suffisante qui emporterait ce qu’il reste de la gauche en plaçant le mouvement Europe Écologie Les Verts et ses satellites associés en partenaires incontournables de toutes majorités municipales, voire régionales. Cette stratégie propulserait les écologistes et lui-même en position de leadership pour représenter une force en capacité de remporter les prochaines présidentielles.

D’autres au sein de la direction d’EÉLV, tout en étant en accord avec cette stratégie de création d’une force incontournable écologiste souhaiteraient la prolonger, la renforcer par des accords au coup par coup avec des forces de gauche et du centre choisies en fonction de la « réelle » écologisation – dont on leur délivrerait quitus ? –, dans un rapport de force bien établi correspondant au dernier résultat électoral, afin de créer une dynamique gagnante pour les prochaines élections. Ceux et celles-là ne paraissent pas convaincues de pouvoir gagner seuls, sont dans le doute, mais cherchent à ne pas perdre la main.

Enfin, les plus radicaux – ou les plus lucides ? –, arguant de la réelle urgence devant l’accélération du réchauffement et des dégâts irréversibles à court-terme pour le vivant, pensent au contraire qu’il ne faut ni hégémonie ni leadership mais qu’il faut plutôt rassembler dès maintenant et sur un pied d’égalité tous les acteurs politiques, syndicaux, associatifs et citoyens écologistes ou en voie d’écologisation, hors de tout « ni gauche, ni droite » pour fonder une sorte de front écologiste, social et populaire ; et ce, hors de toute tentative de vassalisation des uns par rapports aux autres qui mènerait l’entreprise à un échec certain.

Les stratégies semblent assez divergentes.

« Ensemble, nous pouvons tout changer » disait Yannick Jadot dans sa campagne européenne. Ensemble, mais avec qui ?

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