50 nuances de vert

50 nuances de vert

Des résultats électoraux en hausse

Depuis les bons résultats des listes vertes aux européennes en mai 2019, la poussée électorale des partis Verts continue partout en Europe, de manière suffisamment significative et large pour exprimer un mouvement de fond. Aux dernières élections fédérales suisses, les Verts remportent 13,2% des voix, soit près de deux fois le score réalisé en 2015. En Autriche, les Verts réalisent un score de 14% des voix contre 4% en 2017. Idem pour les Ecolo en Belgique. En Allemagne, les Grünen dépassent désormais les sociaux-démocrates dans tous les sondages.

Mais des lignes divergentes

Ces résultats sont évidemment une bonne nouvelle mais ne doivent pas cacher la variété des approches politiques qui traverse le monde de l’écologie en Europe. Entre les écologistes autrichiens (ÖVP-Verts) susceptibles de s’associer au très libéral-conservateur chancelier Kurz ou aux Grünen administrant des länders avec la CDU, en passant par le parti écologiste espagnol Equo associé au post-marxiste Inigo Errejon (issu de Podemos) pour les prochaines élections législatives, toutes les nuances de vert existent.

En France, le positionnement politique des écologistes n’est guère plus facile à définir. D’un côté des écolos-libéraux ayant rejoint Macron et sa politique néolibérale, tandis que d’autres continuent à défendre une ligne sociale-démocrate ou cherchent à se positionner en dehors du jeu des partis politiques traditionnels, en revendiquant une ligne « ni droite-ni gauche », quand d’autres enfin soutiennent via l’écosocialisme un rapprochement de l’écologie et du socialisme.

Face à cette situation, il serait illusoire de penser que l’écologie en tant que telle serait un attracteur suffisamment puissant pour effacer les divergences entre les décroissants, les effondristes, les terrestres, les partisans d’une écologie profonde, les écolos libertaires, les autonomistes, les écolos sociaux ou les écolos libéraux. Car ce qui les sépare ne relève pas que de simples nuances. Le projet écologiste est-il soluble dans le capitalisme ? Le green new deal ou la croissance verte sont-ils des réponses satisfaisantes au défi que représente le risque d’un effondrement systémique ? Comment conduire la transition écologique de l’économie ? Quelles réformes ? Quelle radicalité ? Accompagner ? Subvertir ? Désobéir ? Ou comment répondre à l’urgence sociale et environnementale ?

Un congrès pour le rassemblement

Face à ces nombreuses questions, le congrès d’EÉLV, qui s’est tenu le 01 décembre 2019, a permis d’adopter très largement une orientation stratégique claire en affichant la volonté de construire, dans les mois qui viennent, un espace politique ouvert tourné vers l’ensemble des forces partidaires et mouvementistes disposées à travailler autour d’un projet de société écologiste. Les partis écologistes, bien entendu, mais toutes les forces qui, à gauche, s’écologisent, ont leur place dans ce vaste rassemblement, seul à même de constituer une alternative politique crédible au duopole Macron-Le Pen.