Hélas pour certains, rien ne doit changer…

Hélas pour certains, rien ne doit changer…

Nous sommes nombreux à espérer un “Jour d’après” qui remette au cœur du projet de société : l’humain, l’environnement, la justice sociale et la lutte contre les inégalités.

L
es appels émanent d’ONG, d’associations, et de syndicats, pour construire une société plus juste, respectueuse de l’environnement et plus démocratique se succèdent. Le néolibéralisme mondialisé a montré ses limites, la société de consommation semble de plus en plus rejetée.

Mais attention c’est loin d’être gagné. Si l’on en croit les dernières déclarations des milieux patronaux et les mesures prises par le gouvernement pour relancer l’économie : le “Jour d’Après” risque de ressembler au jour d’avant …en pire.

Chez nos voisins Suisses cette déclaration du centre patronal vaudois est éloquente :

« Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation… Cette perception romantique est trompeuse, car le ralentissement de la vie sociale et économique est en réalité très pénible pour d’innombrables habitants qui n’ont aucune envie de subir plus longtemps cette expérience forcée de décroissance. La plupart des individus ressentent le besoin, mais aussi l’envie et la satisfaction, de travailler, de créer, de produire, d’échanger et de consommer. On peut le faire plus ou moins intelligemment, et on a le droit de tirer quelques leçons de la crise actuelle. Mais il est néanmoins indispensable que l’activité économique reprenne rapidement et pleinement ses droits. »

Le Medef est un peu moins direct, mais lui aussi a fait des propositions dans ce sens, visant à remettre les rêveurs dans le droit chemin. « Il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire », a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux. Et Le syndicat patronal français a aussi demandé un moratoire sur les lois environnementales pour sortir de la crise.

Le gouvernement français n’a pas attendu pour permettre d’augmenter le temps de travail des salariés. Fin mars, le ministère du Travail a accordé des dérogations à certains secteurs pour passer de 48 à 60 heures par semaine.

l’Institut Montaigne, le think tank libéral, plaide lui aussi pour une augmentation du temps de travail (dans une note publiée le mercredi 6 mai) afin de répondre à la crise du coronavirus et à ses conséquences économiques. Il préconise des journées de travail plus longues, un jour férié et une semaine de vacances scolaires en moins …semblant oublier les millions de chômeurs.

Il nous faudra donc être unis et déterminés si nous voulons imposer les changements sociaux, écologiques et démocratiques nécessaires.

Comme le Conseil National de la Résistance réussit à le faire à la sortie de la 2e guerre mondiale.

• Télécharger la déclaration du centre patronal Vaudois

• Institut Montaigne : Rebondir face au Covid-19 : “Une nécessaire augmentation de la durée moyenne du travail