Moi je construis des jardins… avec de la ficelle et de vraies plantes.
Que je n’aime pas ce mot…
Comme s’il fallait inventer une rhétorique pour dire plus simplement que leur place d’oiseaux est omniprésente dans les écosystèmes de toute nature.
Pourquoi pas des couloirs aériens aussi, non ?
Et puis, et puis… et cui, la beauté se cueillait à plume raccourcie. Le bruit n’était plus homme, il était nature presque sauvage. Les rossignols ont commencé à arriver, à leur tour. Ils ont quelque peu perturbé la royale joute des autres. Mais plus nocturnes, ils se sont fait une place, sans embrouille, calmement. C’était le 10 mai. Nous étions confinés. Les oiseaux avaient compris que nous n’étions plus prioritaires, à droite comme à gauche.
Puis nous avons été déconfinés. Ce matin-là sur Marseille la circulation sur les rocades a repris, les artères ont regonflé, de gens, de pétrolettes, de brouhaha. Même si c’était timide, le jour venu d’avant pour après rugissait. Les gabians (Goélands pour ceux qui voudraient) tournoyaient dans le ciel de la Bonne Mère. Eux, qui avaient pris leur aise, grands seigneurs entre terre et mer, ont tournoyé, viré comme des moutons lourds. De là où ils étaient visibles, leur désorientation prenait des allures de cirque pathétique. Ils avaient préparé leur nid, ils s’étaient fabriqués des périmètres réservés. Pas touche à mon nid, pas touche à mes œufs semblaient pleurer leurs chants désespérés. Ils étaient de nouveau contraint d’errer et migrer de corridors en corridors, de placette en platane, de toits en terrasses. La nature avait repris ses allures anthropiques et le fond sonore, les ondes magnétiques recalibrés une vie électrique et psychédélique. Nous étions ainsi déconfinés à voir voler les oiseaux, désormais trop loin de nos jours d’avant si volages.